lundi 2 décembre 2013

Montréal, la mesquine



Je suis une croqueuse d’hommes à ce qui paraît
Voilà que je trouve une concurrente enfin
Une grande rivale qui les avale tout rond, au complet
Sans croquer et sans même aucune faim

Elle les dévore sans mâcher
Elle les digère sans difficulté
Dans son antre, ils demeurent
Avec leurs battements de cœur

Oui, c’est ici l’automne des relations
La saison où l’on coupe les ponts
Où la passion retrouve raison
Où la tête opte pour la trahison

Oui, c’est ici la grande ville
Où l’amour part en vrille
Où chaque personne n’est qu’une aiguille
De même pour chaque fin d’idylle

La grande ville populeuse
Est une grande mangeuse
D’hommes amoureux
Laissant des miettes aux banlieues

Montréal, la terrible
Tu me cribles
D’un coup de poignards
En le faisant tomber sous ton regard

Montréal, la hautaine
Tu attrapes tout
Sans qu’ils ne reviennent
Jamais rien à nous

Les feuilles tombent sur ma campagne
Et j’imagine que rien n’abîme vraiment tes trottoirs
Mais qui sait ce qui habite tes nuits noires
Des remords? oui il y en a des montagnes.

Les étoiles brillent au-dessus de mes champs
Tes lampadaires grésillent au-dessus de tes avenues
Il y a-t-il une voix qui résonne dans ton vent
Ou se fait-il longtemps qu’elle s’est tue?

Est-ce que le stade olympique vaut notre forêt?
Est-ce que tu m’aimes encore ou tu uses de l’imparfait?

Montréal, la féroce
Un jour, sentira une douleur atroce
Au ventre, à l’estomac
Et te recrachera.

©2013 Ariane B.

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