mardi 19 novembre 2013

Cris de buée



Tu me fais plus frissonner que l'hiver et encore mieux que ce dernier. Tes morsures sont beaucoup plus féroces que le vent rude sur mes lèvres ou toutes parties de peau que j'ai oublié de cacher. Tu me procures de la chaleur et je t'offre la tiédeur de mon corps. Je te prononces des mots brûlants - qui te laissent froid. Tout ce qui t'intéresse est la blancheur sous ces vêtements et tu es prêt à tout, même à passer pour un fou (d'amour), pour les faire fondre comme la neige au printemps. Je me déshabille : me voilà malade de toi. Et tu es satisfait, tu passes à une autre saison. Tes adieux me tuent jusqu'à glacer mon sang. Je sens mes veines devenir une patinoire. Lourdeur, m'échoir, je m'écroule mieux sur le tapis blanc, parfois noir. Tout est sale et le tapis devient gris. Je meurs un peu plus d'hypothermie. Tu m'as causée tant de maux que je pense me couvrir d'ecchymoses, mais c'est plutôt mes lèvres qui virent bleu-mauve. J'aurais voulu qu'au moins mes larmes s'échappent en flocon au lieu de couler en poison.

©2013 Ariane B.

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